Développer une technique solide demande du temps, de l’encadrement et l’ingrédient que personne ne peut ignorer: l’entraînement. Corriger de petites erreurs, ou des différences, qui peuvent rendre moins précis est important; et qui de mieux pour en parler que les archers et entraîneurs qui sont passés par là, et sont parvenus à les corriger?
Voici ce que certains des athlètes mondiaux les plus précis ont à dire pour corriger les erreurs les plus fréquentes lorsqu’on tire avec un arc classique.
“Même si un archer vise un certain point à pleine allonge, il perd souvent le point de visée à la décoche,” dit la championne olympique des Jeux de Londres 2012, Ki Bo Bae.
Et elle ajoute: “Beaucoup d’archers pensent à la ligne du cercle, mais ils doivent seulement se concentrer sur le point de visée au centre et où il est sur la cible.”
L’entraîneur en chef des Etats-Unis, Kisik Lee, avertit cependant que trop viser peut être tout aussi dangereux: ”Trop penser, et trop viser. Les deux sont liés. Si vous pensez trop, vous viserez trop, et vous attendrez plus longtemps.”
Cela, dit-il, se corrige seulement avec de l’entraînement; et comme ajoute l’entraîneur de l'équipe italienne Wietse van Alten, en prolongeant l’entraînement en compétition: “Ne faites rien de plus sur le pas de tir. Vous devez tout faire exactement pareil.”
De nombreux archers et entraîneurs vous le diront, la séquence de tir et un timing régulier sont les clés de la précision. Beaucoup des meilleurs athlètes passeront peu, voire pas de temps à pleine allonge; mais le plus important est de conserver votre timing habituel.
“L’un des plus gros défis est de garder en compétition le timing que vous avez à l’entraînement,” dit Bernardo Oliveira.
“On voit beaucoup de monde attendre bien plus longtemps avant de tirer. On appréhende, et c’est difficile de garder sa confiance intérieure. En compétition, vous êtes testé et si vous n’êtes pas vraiment, vraiment confiant, c’est difficile de conserver ce timing.”
“Je pense que c’est la plus grosse erreur car c’est quelque-chose qu’on ne peut pas contrôler. On lutte toujours contre le vent; mais il ne faut pas lutter contre, seulement le comprendre et tirer,” dit Ana Maria Rendon.
Elle explique qu’en Colombie, où il n’y a pas beaucoup de vent, l’équipe s’entraîne à contreviser pour apprendre à comprendre le déplacement des flèches sur le blason.
“Cela vous donne confiance dans le fait que si vous visez dans le rouge, les flèches arrivent dans le jaune.”
L’entraîneur des Etats-Unis Mel Nichols ajoute qu’il est important qu’où que vous visiez, vous devez faire confiance à ce point de visée; et, peu importe la force du vent, vous devez faire le meilleur tir possible: “C’est quand les gens doivent contreviser qu’ils commencent à perdre confiance en eux.”
Il est facile de se perdre dans l’équipement le plus neuf ou le plus brillant, mais c’est une erreur vieille comme le monde.
“Concentrez-vous d’abord sur votre technique, pour la rendre aussi reproductible que possible avant de vous inquiéter des nuances d’équipement. Généralement, l’équipement dépasse le tireur,” dit l’ingénieur de flèches George Tekmitchov.
“Les meilleurs archers au monde consacrent 95% de leurs efforts sur le physique et le mental, et peut-être le reste sur l’équipement, si ce n’est moins.”
L’une des choses les plus difficiles à corriger est une main qui part en avant à la décoche quand les doigts lâchent la corde, plutôt que de glisser vers l’arrière.
“Plus que de seulement tenir la corde dans les doigts, la force dans l’omoplate doit être présente. Tout est dans le mouvement des épaules,“ explique le champion du monde de tir à l’arc Kim Woojin.
Naomi Folkard d'ajouter: “Les gens changent de muscles qu’ils utilisent quand ils arrivent à pleine allonge. C’est important de conserver le même mouvement, de comprendre le processus d’expansion et de réaliser un bon tir.”
“Les entraîneurs m’ont toujours dit qu’on doit tirer, mais personne ne m’a dit qu’on doit pousser, et comment pousser,” déclare Lisa Unruh. “Je pense que c’est l’erreur la plus courante.”
Elle fait référence à l’action de tirer avec le dos, la main de corde et l’épaule, et de pousser avec la main d’arc.
“C’est une sensation. Je pousse plus quand je tire en salle. Autrefois, quand je passais à la saison en extérieur, je poussais plus au début, mais après quelques semaines je perdais la sensation.”
“L’année dernière, j’ai réalisé combien c’était important pour moi en extérieur aussi, et je me suis rendu compte que je devais me concentrer sur l’action de pousser.”
L’année dernière, 2016, est aussi celle où Lisa a fini deuxième aux Jeux Olympiques. Coïncidence?
La maladie de la carte, la peur du jaune, ou, comme on a récemment appris que les Coréens l’appelaient, la maladie du clicker est une chose horrible à vivre en tant qu’archer classique. Ne pas être capable de tirer lorsqu’on vise le milieu, ne pas avoir la confiance de continuer et de décocher la flèche comme on le souhaite est souvent un symptôme d’un mauvais apprentissage de l’utilisation du clicker.
“Le clicker n’est pas la fin du tir mais le début,” dit Sjef van den Berg, quatrième des Jeux Olympiques de Rio en 2016. “Le moyen de corriger cela est de se concentrer pour éloigner son coude et sa main d’arc l’un de l’autre, et de ne pas se relâcher avant que le tir soit effectivement terminé.”
Et quand est-ce que le tir se termine? Eh bien, après que la flèche soit arrivée, selon Sjef.
“La technique que vous utilisez est votre technique seulement. Elle est unique à chaque personne. Ma technique m’est propre,“ explique le numéro un mondial JC Valladont.
Il donne seulement trois ingrédients clés pour un bon tir.
“Alors que la technique de chacun est différente, les aspects centraux [de celles des meilleurs archers mondiaux] sont les mêmes. On tire en un seul geste [du dos et de l’épaule], on reste immobile et on garde un bras d’arc fort dirigé vers la cible.”
Jean-Charles ajoute que si plusieurs personnes font des mouvements supplémentaires après le tir, c’est juste pour le spectacle: “La flèche est déjà en vol. C’est la milliseconde où on ouvre les doigts qui est la plus critique.”
Merci à John Stanley, qui a grandement contribué à cet article.